La randonnée en VTT pour profiter de la montagne en toute liberté

La randonnée en VTT transforme l'expérience de la montagne en une aventure dynamique où chaque sentier devient une invitation à l'exploration. Entre sensations fortes et découverte de panoramas inaccessibles aux véhicules motorisés, le VTT représente une symbiose parfaite entre sport et immersion dans la nature alpine. Les massifs français regorgent de parcours adaptés à tous les niveaux, des pistes forestières accessibles aux débutants jusqu'aux descentes techniques réservées aux experts. Cette pratique, qui connaît un essor considérable depuis l'introduction des VTT à assistance électrique, permet de repousser ses limites tout en admirant des paysages d'exception, transformant chaque sortie en un moment de liberté absolue où le seul moteur reste la passion de l'aventure.

Équipement essentiel pour la randonnée VTT en montagne

L'équipement constitue la base d'une expérience VTT en montagne réussie et sécurisée. Au-delà du vélo lui-même, une panoplie complète s'avère indispensable pour affronter les terrains variés et parfois imprévisibles des zones alpines. Les conditions météorologiques changeantes et l'isolement relatif de certains parcours exigent une préparation minutieuse et un matériel adapté aux spécificités de la pratique en altitude.

Un équipement de qualité représente un investissement significatif mais pleinement justifié par le gain en confort, en sécurité et en plaisir qu'il procure. La fiabilité du matériel devient cruciale lorsque l'on s'aventure sur des sentiers éloignés des points de secours ou d'assistance technique. La robustesse et l'adaptabilité constituent donc des critères de sélection prioritaires pour chaque composant de l'équipement du vététiste montagnard.

La polyvalence reste également un facteur déterminant, puisque les randonnées en montagne combinent généralement plusieurs types de terrains et de dénivelés. Un équipement versatile permet ainsi de s'adapter aux différentes sections du parcours, des montées techniques aux descentes rapides, en passant par les passages rocheux ou les traversées de cours d'eau.

VTT tout-suspendu vs semi-rigide pour les terrains alpins

Le choix entre un VTT tout-suspendu et un modèle semi-rigide dépend principalement du type de parcours envisagé en montagne. Le tout-suspendu, équipé d'amortisseurs avant et arrière, offre un confort supérieur et une meilleure adhérence sur les terrains accidentés. Cette configuration absorbe efficacement les chocs et permet de maintenir les roues en contact permanent avec le sol, un avantage considérable sur les descentes techniques des Alpes ou des Pyrénées.

Le VTT semi-rigide, avec sa suspension uniquement à l'avant, présente l'avantage d'une meilleure efficacité de pédalage en montée grâce à un transfert de puissance plus direct. Plus léger et souvent moins coûteux, il reste parfaitement adapté aux parcours alpins modérément techniques ou aux sorties privilégiant l'endurance sur des pistes forestières. Son entretien simplifié constitue également un atout pour les longues traversées en autonomie.

Pour les itinéraires alpins combinant de forts dénivelés et des descentes techniques, le tout-suspendu s'impose comme le choix de prédilection malgré son poids supplémentaire. Les modèles récents intègrent des systèmes de blocage des suspensions permettant d'optimiser le rendement lors des phases d'ascension, offrant ainsi un compromis idéal pour les randonnées en montagne exigeantes.

Pneus tubeless et largeurs optimales pour les sentiers techniques

Le système tubeless s'est imposé comme la référence pour la pratique du VTT en terrain montagneux. En éliminant la chambre à air traditionnelle au profit d'un liquide préventif, cette technologie réduit considérablement les risques de crevaison par pincement et permet de rouler à des pressions plus basses, améliorant ainsi la traction et le confort sur les surfaces irrégulières caractéristiques des sentiers alpins.

La largeur des pneus constitue un paramètre crucial pour l'adaptabilité aux terrains variés rencontrés en montagne. Pour les parcours techniques des massifs français, une largeur comprise entre 2,3 et 2,6 pouces représente généralement le meilleur compromis. Cette dimension offre une surface de contact suffisante pour garantir l'adhérence sans compromettre excessivement la maniabilité ou ajouter un poids superflu.

Le choix de la sculpture des pneus doit s'adapter aux conditions spécifiques des sentiers empruntés. Les crampons prononcés s'avèrent indispensables pour les terrains boueux ou meubles fréquents en moyenne montagne, tandis que des profils moins agressifs mais dotés de flancs renforcés conviendront davantage aux zones rocheuses des hautes altitudes. Pour les parcours mixtes, des pneus à crampons intermédiaires comme les semi-slick offrent un bon compromis entre rendement et adhérence.

Systèmes de freinage hydrauliques pour les descentes abruptes

Les freins hydrauliques à disque représentent un équipement incontournable pour toute randonnée VTT en zone montagneuse. Leur puissance de freinage supérieure permet de contrôler efficacement sa vitesse dans les descentes prolongées caractéristiques des parcours alpins. Contrairement aux systèmes mécaniques, ils nécessitent moins de force d'activation, réduisant ainsi la fatigue des mains et des avant-bras pendant les longues sessions de pilotage technique.

Le diamètre des disques influence directement la capacité de dissipation thermique et la puissance d'arrêt. Pour les descentes alpines exigeantes, des disques d'au moins 180 mm à l'avant et 160 mm à l'arrière constituent le minimum recommandé. Les vététistes plus lourds ou privilégiant les parcours très techniques opteront avantageusement pour des dimensions supérieures (203 mm à l'avant) afin d'éviter la surchauffe et le phénomène de fading sur les longues descentes.

La modulation, c'est-à-dire la capacité à doser finement la puissance de freinage, s'avère tout aussi importante que la puissance brute en terrain montagneux. Les systèmes haut de gamme à 4 pistons offrent à la fois une meilleure modulation et une puissance accrue par rapport aux modèles d'entrée de gamme à 2 pistons, justifiant leur surcoût pour les randonnées techniques en altitude où la précision du pilotage peut faire toute la différence.

Équipements de protection homologués pour le VTT alpin

La protection du vététiste en milieu alpin ne doit jamais être négligée tant les conséquences d'une chute peuvent s'avérer graves, particulièrement dans des zones isolées. Le casque représente l'élément de protection primordial et doit impérativement être homologué aux normes européennes actuelles. Les modèles enduro offrant une protection étendue à l'arrière du crâne constituent un excellent compromis entre légèreté et sécurité pour les randonnées en montagne comportant des passages techniques.

Les genouillères spécifiques VTT ont considérablement évolué pour offrir un équilibre optimal entre protection et mobilité. Les modèles flexibles dotés de renforts en D3O ou matériaux similaires se rigidifient à l'impact tout en restant souples pendant le pédalage, les rendant particulièrement adaptés aux longues sorties alpines. Pour les parcours très techniques, des protections plus enveloppantes incluant le tibia peuvent s'avérer judicieuses malgré leur impact sur le confort en montée.

Un sac à dos spécifique VTT avec protection dorsale intégrée complète efficacement l'équipement de sécurité. Au-delà de la protection qu'il offre, il permet de transporter l'équipement essentiel comme les outils, les provisions et les vêtements supplémentaires indispensables en montagne où les conditions météorologiques peuvent changer rapidement. Certains modèles intègrent également un système d'hydratation facilitant l'accès à l'eau pendant l'effort sans compromettre l'équilibre en terrain technique.

Outils et kit de réparation indispensables en zone isolée

L'autonomie technique constitue un impératif absolu lors des randonnées VTT en montagne, où l'assistance peut se trouver à plusieurs heures de distance. Un kit de réparation complet doit systématiquement accompagner le vététiste, comprenant au minimum une pompe compacte haute pression, des démonte-pneus, un outil multifonction avec chaîne-rivets et des rustines tubeless pour les réparations d'urgence. Ces éléments basiques permettent de résoudre la majorité des incidents mécaniques courants sans transformer le sac à dos en atelier mobile.

Pour les sorties prolongées en haute montagne, ce kit basique mérite d'être complété par des éléments spécifiques comme une chambre à air de secours (même en configuration tubeless), quelques maillons rapides adaptés à sa transmission, un câble de dérailleur et une patte de dérailleur compatible avec son cadre. Ces pièces additionnelles, bien que rarement utilisées, peuvent transformer une journée potentiellement catastrophique en simple contretemps lorsqu'une défaillance survient loin de toute assistance.

Une panne mécanique en montagne transforme instantanément une expérience plaisante en situation potentiellement dangereuse. La préparation et l'équipement adéquat ne sont pas des options mais des nécessités absolues.

Au-delà du matériel purement technique, quelques équipements complémentaires méritent leur place dans le sac : un mètre de scotch américain (gaffer tape), quelques colliers de serrage (zip-ties) et un câble métallique fin peuvent offrir des solutions temporaires créatives à de nombreux problèmes inattendus. Ces petits éléments polyvalents, ne pesant que quelques grammes, démontrent régulièrement leur valeur inestimable lors d'incidents inhabituels en zones reculées.

Itinéraires VTT emblématiques dans les massifs français

La France offre un patrimoine exceptionnel de sentiers VTT en montagne, faisant d'elle une destination privilégiée pour les amateurs de deux-roues tout-terrain. Chaque massif présente ses particularités propres : des sentiers techniques des Alpes aux panoramas volcaniques du Massif Central, en passant par les forêts denses des Vosges ou les crêtes des Pyrénées. Cette diversité permet à chaque vététiste de trouver le terrain correspondant exactement à ses aspirations et à son niveau technique.

Les itinéraires les plus emblématiques se distinguent non seulement par leurs qualités techniques mais également par les paysages traversés et le patrimoine culturel qu'ils permettent de découvrir. Une randonnée VTT en montagne devient ainsi bien plus qu'une simple activité sportive : elle se transforme en une véritable exploration immersive du territoire, mêlant effort physique, contemplation et découverte.

L'émergence des circuits balisés spécifiquement pour le VTT a considérablement facilité l'accès à cette pratique pour un public élargi. Les espaces VTT labellisés par la Fédération Française de Cyclisme (FFC) garantissent des parcours entretenus et sécurisés, avec une signalétique adaptée et une classification claire des niveaux de difficulté, permettant à chacun d'évoluer progressivement vers des itinéraires plus exigeants.

Les sentiers single-track du portes du soleil

Le domaine des Portes du Soleil, à cheval entre la France et la Suisse, s'est imposé comme la référence européenne pour la pratique du VTT en montagne. Ses 600 kilomètres de pistes balisées incluent une proportion exceptionnelle de single-tracks , ces sentiers étroits particulièrement prisés des vététistes pour leur aspect ludique et technique. Le réseau de remontées mécaniques estivales permet d'accéder facilement aux points hauts du domaine, optimisant ainsi le ratio plaisir/effort avec des descentes pouvant atteindre plus de 1000 mètres de dénivelé.

Le circuit de la "Traversée des Portes du Soleil" représente l'itinéraire emblématique du domaine, reliant les différentes stations françaises et suisses sur une boucle d'environ 80 kilomètres. Cette randonnée mythique cumule environ 2500 mètres de dénivelé positif et traverse des paysages variés, des alpages verdoyants aux forêts d'épicéas, en passant par les crêtes offrant des panoramas exceptionnels sur le massif du Mont-Blanc et le lac Léman.

La station de Châtel s'est particulièrement distinguée en développant un réseau dense de pistes enduro parfaitement entretenues et graduées selon leur niveau technique. Le secteur de Pré-la-Joux offre notamment plusieurs tracés black particulièrement exigeants, avec des passages rocheux, des racines exposées et des virages relevés qui mettent à l'épreuve même les pilotes confirmés. Ces pistes techniques côtoient des itinéraires plus accessibles, permettant une progression adaptée à tous les niveaux.

La grande traversée des alpes à VTT (GTA)

La Grande Traversée des Alpes (GTA) représente l'itinérance ultime pour les vététistes en quête d'aventure au long cours. Ce parcours mythique d'environ 620 kilomètres relie le lac Léman à la Méditerranée en traversant l'intégralité de l'arc alpin français. Avec ses 24000 mètres de dénivelé positif cumulé, la GTA constitue un défi physique et logistique majeur, généralement réalisé en 12 à 16 étapes, selon le niveau des participants et le temps disponible.

L'itinéraire traverse successivement le Chablais, les Aravis, la Vanoise, le Queyras et le Mercantour, offrant une diversité exceptionnelle de paysages et de terrains. Les sentiers muletiers historiques alternent avec des pistes forestières et des portions plus techniques, composant un cocktail varié qui ne laisse jamais place à la monotonie. Cette traversée permet également de découvrir les différentes facettes culturelles des régions alpines, de la Haute-Savoie aux Alpes-Maritimes.

Bien que physiquement exigeante,

la GTA présente l'avantage majeur d'être balisée et documentée de manière exhaustive. Des topoguides spécifiques détaillent les étapes, les difficultés techniques et les options d'hébergement, facilitant considérablement la planification logistique de cette aventure au long cours. Plusieurs variantes permettent d'adapter l'itinéraire aux contraintes temporelles ou aux préférences techniques des participants, rendant cette traversée accessible à un large éventail de vététistes disposant d'une bonne condition physique.

Parcours enduro des Hautes-Alpes et du queyras

Le Queyras et plus largement les Hautes-Alpes se sont imposés comme une destination privilégiée pour la pratique de l'enduro VTT, cette discipline alliant montées abordables et descentes techniques. La topographie particulière de ce territoire, caractérisée par des vallées encaissées et des plateaux d'altitude, offre naturellement des dénivelés importants propices à cette pratique. Les sentiers, initialement créés pour les besoins agropastoraux ou militaires, présentent des caractéristiques techniques idéales pour le VTT moderne.

Le Bike Park de Serre Chevalier constitue l'un des fleurons de l'offre enduro dans les Hautes-Alpes, avec plus de 45 kilomètres de pistes balisées adaptées à tous les niveaux. Les remontées mécaniques estivales permettent d'enchaîner les descentes sans s'épuiser dans des montées énergivores. La piste emblématique "Mélézine" offre plus de 1200 mètres de dénivelé négatif à travers forêts de mélèzes et alpages, alternant passages techniques et sections plus fluides pour une expérience complète.

Dans le Queyras proprement dit, le circuit des Crêtes de Château-Queyras représente l'itinéraire de référence pour les amateurs d'enduro. Cette boucle de 28 kilomètres pour 1100 mètres de dénivelé positif récompense l'effort de la montée par une descente technique exceptionnelle depuis les crêtes panoramiques jusqu'au fond de vallée. Les passages en sous-bois alternent avec des sections plus exposées offrant des vues imprenables sur le Mont Viso et les sommets environnants, composant une expérience visuelle aussi riche que l'expérience sportive.

Bike parks labellisés FFC dans le massif des vosges

Le massif des Vosges, malgré ses altitudes plus modestes que les Alpes ou les Pyrénées, s'est imposé comme une destination VTT de premier plan grâce à une politique volontariste de développement et d'aménagement de sites dédiés. La labellisation FFC (Fédération Française de Cyclisme) de plusieurs espaces VTT garantit des infrastructures de qualité et un balisage rigoureux, offrant un cadre sécurisant pour la pratique sur tous les niveaux techniques.

L'espace VTT du Lac Blanc représente la vitrine du VTT vosgien avec son bike park comprenant 8 pistes de descente adaptées à tous les niveaux, de la verte accessible aux débutants jusqu'à la noire réservée aux experts. Des modules en bois soigneusement construits ponctuent les parcours, permettant une progression technique dans un environnement sécurisé. Le télésiège du Lac, ouvert en saison estivale, facilite l'accès aux points hauts du domaine, maximisant ainsi le temps passé en descente.

Sur le versant alsacien, le site VTT labellisé du Champ du Feu propose 14 circuits balisés totalisant plus de 200 kilomètres d'itinéraires en boucle. La diversité des terrains rencontrés – forêts denses de résineux, chaumes d'altitude, sections rocheuses – constitue l'une des richesses principales de ce site qui séduit tant par sa variété technique que par ses paysages préservés. La Grande Traversée des Vosges à VTT complète cette offre en proposant un itinéraire d'itinérance de plus de 400 kilomètres reliant Wissembourg à Thann, permettant une immersion complète dans l'écosystème montagnard vosgien.

Techniques de pilotage adaptées au terrain montagneux

Maîtriser les techniques spécifiques au pilotage en montagne s'avère aussi important que de disposer d'un équipement adapté. La diversité des terrains rencontrés en altitude – des pentes raides aux sections rocheuses en passant par les passages humides – exige une adaptabilité constante et une maîtrise technique approfondie. Le vététiste doit ajuster en permanence sa position, sa trajectoire et sa gestion de l'effort pour progresser efficacement et en sécurité.

L'évolution en milieu montagnard implique également une gestion particulière de l'équilibre entre prise de risque et marge de sécurité. L'isolement relatif et les conséquences potentiellement graves d'une chute imposent une approche plus conservatrice que sur des terrains plus accessibles. La lecture du terrain devient une compétence fondamentale permettant d'anticiper les difficultés et d'adapter sa technique aux spécificités de chaque passage.

La progression technique en VTT de montagne s'acquiert graduellement, en abordant des difficultés croissantes à mesure que la confiance et les compétences se développent. Un apprentissage méthodique, idéalement accompagné par des moniteurs diplômés lors des premières sorties techniques, permet d'intégrer les fondamentaux essentiels à une pratique sécurisée et gratifiante sur les sentiers alpins.

Position du corps pour les montées à forte déclivité

L'efficacité en montée constitue un facteur déterminant pour l'autonomie en VTT de montagne, où les dénivelés positifs peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres d'affilée. Sur les pentes modérées (jusqu'à 10%), la position standard avec le buste légèrement penché vers l'avant suffit généralement. Dès que l'inclinaison augmente, l'avancée du poids sur l'avant du vélo devient cruciale pour maintenir l'adhérence de la roue avant tout en conservant la puissance de pédalage.

Sur les sections particulièrement raides (au-delà de 15%), une technique spécifique s'impose : le buste doit se rapprocher drastiquement du guidon, parfois jusqu'à effleurer celui-ci avec le menton, tandis que les coudes s'abaissent pour maintenir le centre de gravité au plus près de l'axe des roues. Cette position, bien qu'inconfortable, prévient le cabrage de la roue avant et maximise la traction de la roue arrière. L'utilisation de développements très courts (plateaux de 28 à 32 dents associés à des cassettes allant jusqu'à 50 dents) complète cette technique en permettant de maintenir une cadence de pédalage efficace même dans les pentes les plus sévères.

La gestion de la respiration et de l'effort revêt une importance particulière en altitude, où la raréfaction de l'oxygène accentue la difficulté perçue. Un rythme régulier et contrôlé, privilégiant la constance à l'intensité, permet d'optimiser l'endurance sur les longues montées caractéristiques des parcours alpins. La technique dite du "pas mexicain" – consistant à zigzaguer pour réduire la pente effective – peut s'avérer précieuse sur les sections les plus abruptes, transformant une montée directe impossible en une succession de traversées plus abordables.

Franchissement des obstacles naturels en altitude

Les sentiers de montagne présentent fréquemment des obstacles naturels – racines, rochers, marches – dont le franchissement requiert des techniques spécifiques. L'approche fondamentale consiste à aborder ces obstacles avec une vitesse suffisante pour maintenir l'inertie tout en adoptant une position active, légèrement en arrière et bras fléchis, prêt à absorber les impacts. Cette position "dynamique" permet au vélo de franchir l'obstacle tandis que le corps du pilote reste relativement stable.

Le franchissement des marches naturelles, particulièrement fréquentes sur les sentiers alpins, nécessite une technique progressive : l'allègement de l'avant du vélo par un léger transfert du poids vers l'arrière permet à la roue avant de monter sur l'obstacle, suivi immédiatement d'une extension des bras pour ramener le poids vers l'avant et faciliter le passage de la roue arrière. Cette séquence, exécutée en mouvement continu, transforme un obstacle potentiellement bloquant en simple irrégularité du terrain.

Pour les sections particulièrement techniques comprenant des successions rapprochées d'obstacles, la technique du "pumping" (pompage) permet d'exploiter la topographie du terrain pour maintenir ou générer de la vitesse sans pédaler. Ce mouvement cyclique de compression-extension du corps, synchronisé avec les creux et bosses du sentier, utilise la gravité et la géométrie du vélo pour progresser efficacement tout en préservant l'énergie du pilote, un avantage considérable lors des longues randonnées en montagne.

Gestion de la trajectoire dans les virages serrés alpins

Les sentiers de montagne, contraints par la topographie, comportent souvent des virages très serrés et techniques appelés "épingles" ou "lacets". L'approche classique consiste à aborder ces virages par l'extérieur, pincer vers l'apex (point intérieur) puis s'élargir en sortie, mais la configuration spécifique des épingles alpines – souvent combinées à une forte pente – nécessite des adaptations techniques. L'anticipation devient primordiale, avec une réduction précoce de la vitesse pour privilégier le contrôle à la performance pure.

Dans les virages en dévers (inclinés vers l'extérieur), particulièrement traîtres en conditions humides, la technique du "contre-braquage" apporte une sécurité accrue. Cette méthode consiste à incliner délibérément le vélo vers l'intérieur du virage tout en maintenant le corps plus vertical, créant ainsi un angle différentiel qui améliore l'adhérence des pneus sans compromettre l'équilibre global. Une pression accentuée sur le pneu avant, obtenue par un léger transfert du poids, complète cette technique en optimisant la direction dans ces passages délicats.

Les épingles très serrées en montée requièrent quant à elles une technique spécifique surnommée "pivot sur roue avant". Dans sa forme la plus aboutie, cette manœuvre consiste à bloquer momentanément la roue avant comme point fixe tout en soulevant légèrement l'arrière pour le faire pivoter autour de cet axe. Cette technique avancée, qui demande pratique et maîtrise, permet de négocier des virages dont l'angle dépasse parfois les 180° sans perdre l'élan précieux en montée où chaque redémarrage représente une dépense énergétique considérable.

Techniques de freinage sur terrain meuble et rocheux

Le freinage en montagne nécessite une approche spécifique adaptée aux terrains variés rencontrés. Sur les surfaces meubles (gravier, terre sèche), l'adhérence limitée impose un dosage particulièrement fin pour éviter le blocage des roues qui provoquerait immédiatement une perte de contrôle. La technique du "feathering" (effleurement) consiste à appliquer une pression intermittente et progressive sur les leviers plutôt qu'une force constante, maximisant ainsi l'effet de ralentissement sans atteindre le point de blocage.

Sur les sections rocheuses, la complexité augmente avec la nécessité d'adapter instantanément la force de freinage aux variations d'adhérence. La règle fondamentale consiste à éviter absolument de freiner sur les rochers mouillés ou couverts de mousse, en anticipant ces passages pour réduire sa vitesse avant de les aborder. Lorsque le freinage devient inévitable sur roche, l'augmentation du poids sur la roue concernée – par un léger déplacement du corps – améliore significativement l'adhérence et réduit les risques de dérapage.

Le freinage parfait en montagne est celui qui reste imperceptible à un observateur extérieur : suffisamment puissant pour contrôler la vitesse mais jamais assez brutal pour perturber la fluidité de la trajectoire.

Dans les descentes prolongées caractéristiques des parcours alpins, la gestion thermique des freins devient une préoccupation majeure. Le phénomène de "fading" (diminution de l'efficacité due à la surchauffe) peut transformer une descente contrôlée en situation dangereuse. L'alternance systématique entre freins avant et arrière, associée à des phases de relâchement complet lorsque la configuration du terrain le permet, constitue la meilleure stratégie pour préserver l'intégrité et l'efficacité du système de freinage tout au long de la descente.

Planification et logistique d'une excursion VTT en montagne

La préparation minutieuse d'une sortie VTT en montagne constitue la fondation d'une expérience réussie et sécurisée. Au-delà de l'aspect purement sportif, une randonnée en altitude implique une anticipation des conditions météorologiques changeantes, des contraintes d'isolement relatif et des exigences logistiques spécifiques. Cette planification doit intégrer tant les aspects techniques liés au parcours que les considérations pratiques comme l'alimentation, l'hydratation et les options de repli en cas d'imprévu.

L'évaluation réaliste des capacités techniques et physiques de chaque participant représente le point de départ incontournable de toute planification. Le choix d'un itinéraire adapté au niveau du maillon le plus faible du groupe garantit une progression harmonieuse et prévient les situations de mise en difficulté potentiellement dangereuses en environnement montagnard. Une marge de sécurité doit systématiquement être intégrée dans l'estimation du temps de parcours, particulièrement pour les sorties engagées en haute montagne.

L'autonomie constitue le maître-mot de la préparation, avec comme principe directeur la capacité à faire face aux incidents prévisibles sans assistance extérieure. Cette approche prudente n'enlève rien au plaisir de l'aventure ; elle en constitue au contraire le socle, permettant de s'immerger pleinement dans l'expérience du VTT alpin avec la sérénité nécessaire pour apprécier pleinement les paysages grandioses et les sensations offertes par les sentiers de montagne.

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